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Se voir mourir
"Pensez-vous qu'II était croyant ?" demandai-je à une voisine m'annonçant la mort d'un homme qui avait manifesté peu d'intérêt pour les choses de Dieu.
"En tout cas, Il s'est vu mourir, répondit-elle; c'est si important! Quand sa femme l'a quitté dimanche dernier, à l'hôpital, Il lui a fait ses adieux, persuadé de ne plus la revoir. Et cela s'est réalisé."
Se voir mourir ... Sentir la mort s'approcher, et bénéficier, par la grâce de Dieu, d'un délai où l'on est assez conscient pour se préparer, c'est pour l'incrédule, un grand privilège ... Mais cela ne sauve pas. Que cette attente fasse naître dans le coeur du mourant de l'angoisse, de l'effroi ou le laisse endurci, ne change rien à son sort éternel: "Vous êtes sauvés, écrit l'apôtre, par la grâce, par la foi" (Ephésiens 2, 8).
D'ailleurs, est-ce vraiment le moment de régler devant Dieu la question la plus importante de sa vie? Certes, plusieurs ont pu - et nous nous en réjouissons - se convertir à la dernière heure. Mieux vaut tard que jamais ...
S'agit-il de conversions authentiques? Dieu le sait. En tout cas, quelle perte pour le témoignage! Jeter un regard sur les pages d'une existence qui s'est écoulée loin de Dieu, sans l'avoir connu ni servi, et se dire que la seule mention à mettre en marge est: "vie inutile!".
Plus d'un adulte pourrait méditer sur ce refrain d'un cantique pour enfants: "A Jésus on ne peut être ni trop tôt, ni trop longtemps".
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